Le Supergroupe est de retour. Entre série documentaire et nouvel album, le Clan reprend du service. L’occasion de se pencher sur l’un des morceaux les plus importants du groupe.
« Triumph » est issu du deuxième album du groupe, « Wu-Tang Forever ». Un double album qui suit le succès colossal du mythique « Enter The 36 Chambers ». On imagine aisément la tâche périlleuse que constitue un nouvel opus arrivant derrière un premier album devenu classique. Mission accomplie néanmoins, l’album étant une réussite aussi bien commerciale que critique.
« Triumph » résonne comme l’un des morceaux les mieux représentatifs du crew. Il s’en vient exposer la puissance et l’alchimie parfaite que tout groupe chercher à créer. On a ici neuf couplets (en comptant l’intro d’ODB) rappés par tous les membres du groupe, sans refrain. Une exposition directe de la technicité de chaque membre, entre flow ravageur et habileté lyrique. Un patchwork balancé aux oreilles des auditeurs dont la symbiose unique a permis au Clan d’imposer sa légende dans tout l’univers musical.
Enfin, on ne peut décemment pas terminer cette chronique sans parler du premier couplet de ce morceau. On le sait, aucun groupe de rap ne contient en son sein autant de mcs talentueux que le Clan. Des plus charismatiques ODB et Method Man, en passant par les maitres shinobi GZA et RZA ou encore les surpuissants Raekwon et Ghostface Killah, leurs noms résonnent aujourd’hui comme un écho familier et reconnu chez un grand nombre d’auditeurs, puristes ou non du hip-hop. Néanmoins, il en est un dont le nom est peut-être moins familier, mais qui s’avère être l’un des ninjas lyriques et techniques les plus forts du groupe, à savoir Inspectah Deck. On annonce d’entrée la couleur : son couplet est considéré comme l’un des plus grands couplets de l’histoire du hip-hop. Rien que ça. Une fois l’interlude d’ODB terminé, l’inspecteur démarre alors le morceau. 50 secondes d’une logorrhée anthologique pour un couplet entré dans la légende. L’osmose parfaite d’un flow dévastateur, porté par une technicité magistrale, où les images s’enchainent, plus travaillées les unes que les autres, où le flow s’en vient accélérer au milieu du couplet, accentuant les allitérations et ce jeu sur les sons, le tout rappé dans une énonciation parfaite. Un couplet légendaire, comme le symbole exemplaire d’un groupe où le génie surpuissant peut émerger de tout côté.
je sais pas si les frissons que j’ai viennent du son que j’écoute en lui même pendant que je lis l’article ou la force des mots choisis qui sont aussi écrasants que le couplet en lui même….
c’est super bien écrit ca résume l’esprit de ce son bravo
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