Easy Rider

Il sortit de son hall d’immeuble, pour rejoindre sa voiture, garée de l’autre côté de la rue. L’air frais de cette matinée new-yorkaise venait caresser ses joues soyeuses, encore humides de la douche brûlante dont il sortait tout juste. Sa longue barbe rafraîchie resplendissait au soleil, toute dorée par la luminosité intense, éclairant les petites boucles de poils déjà formées à la pointe de son bouc. L’éclat du soleil scintillait sur son crâne chauve, telle une auréole flottant féeriquement au-dessus de sa tête. Habillé tout de blanc, t-shirt blanc, pantalon de velours blanc, mocassins blancs, il se déplaçait lentement en direction de son véhicule, semblant se laisser porter paisiblement par le tumulte de la rue. Son parfum à l’oud glissait délicatement dans l’air agité de la ville. Les lunettes noires vissées sur la figure étaient seules à assombrir la brillance de ce visage. La cigarette au bord des lèvres, il inspirait de lentes bouffées, qu’il laissait échapper lentement de ses narines, semblables à une blanche rivière s’écoulant sereinement dans le souffle de la rue.

Il rejoignit sa Cadillac Eldorado. Elle était peinte d’un jaune paille. Les sièges neufs, couleur crème, chauffés par le soleil, sentaient fort le cuir. Au rétroviseur pendait une grosse boule disco, d’un gris argenté, d’où scintillait des milliards de petites paillettes. Il enjamba sa portière, et s’enfonça confortablement dans son siège.

Une femme alors s’arrêta devant la portière, côté passager. Elle portait une mini-jupe noire, serrée à la taille par une ceinture de cuir. Le bruit de ses pas avait laissé deviner qu’elle portait des talons. Elle avait de longs cheveux blonds lui tombant jusqu’aux fesses. Ses yeux bleus resplendissaient à côté de ses sourcils taillés et de ses cils montants. Le rouge intense de ses lèvres brillait extraordinairement. Elle croisa ses bras et se pencha en avant. Son décolleté plongeant laissait ressortir ses seins doux et laiteux.

-Tu m’emmènes ?

Il la fixa au travers de ses lunettes.

-Monte.

Elle ouvrit la portière, s’assit, et la claqua derrière elle.

Il démarra la voiture.


 

Partie 1

 La voiture roulait sur l’asphalte chauffé par le soleil. Il resplendissait de toute sa lumière dans ce ciel d’un bleu d’azur. Au bord de la route défilaient des immeubles géants, des magasins en tout genre. La foule circulait de manière désordonnée. Elle était à peine visible, diluée par les jets de lumière et la vitesse du véhicule. Les voitures elles-mêmes semblaient suivre une cadence déréglée. Elles zigzaguaient les unes au travers des autres, gesticulant sur cette route à grande allure, semblant vouloir s’extirper à tout prix de ce labyrinthe routier dans lequel elles semblaient enfermées. Les klaxons retentissaient dans toute la ville, couvrant quasiment le bruit des moteurs, crachant leur souffle noir, qui venait se déposer sur les murs des immeubles et les vêtements des passants.

Il roulait lentement, paisiblement. Fixé sur la voie de droite, il ne prenait pas attention aux klaxons et insultes des conducteurs le dépassant. Il n’était pas pressé. Il se laissait bercer par la cadence régulière du véhicule. Le bras allongé au rebord de la vitre, il fixait la route droit devant lui. Un nuage attirait parfois son attention. Ou alors son regard se déposait un instant sur un groupe de passant. La fille, à côté, avait mis ses lunettes. Elle fumait une cigarette, le regard flou et rêveur face aux défilés de bruits et couleurs qui se succédaient devant elle.

Après quelques minutes, il ralentit lentement la voiture. Il enclencha son clignotant, et s’arrêta au bord de la route, laissant grimper les deux roues du côté passager sur le trottoir.

-J’arrive, dit-il en ouvrant la portière.

La fille ne sourcilla pas. Elle ouvrit la boîte à gant et en sortit un magazine, qu’elle se mit à feuilleter distraitement.

Il marcha quelques mètres sur le trottoir, agité un instant par la foule, puis tourna à droite et s’engouffra dans une porte.

Une musique disco lui parvint aux oreilles. Les lumières de la salle semblaient assombries par les murs noirs et les fauteuils en cuir rouge. Une odeur de tabac froid et d’alcool flottait dans l’air. Des groupes d’individus, pour la plupart des hommes, étaient éparpillés dans chaque coin de l’endroit. En face de lui se trouvait la scène, où des femmes nues ou en sous-vêtements dansaient langoureusement sur des estrades. Des hommes seuls, assis face à la scène, lui tournaient le dos. Certains mâchouillaient leur cigare, d’autres sirotaient un verre de scotch, d’autres encore déposaient un billet entre les fesses des danseuses, qu’ils caressaient au passage de leurs doigts maigres ou boudinés.

Il se dirigea vers le bar. Des néons faisaient resplendir le bar immaculé, qui semblait avoir été laqué en même temps que les cheveux noirs du barman. Habillé d’un smoking, il portait un nœud papillon et petite moustache bien taillée sous un nez droit et pointu. Il leva la tête et le fixa de ses yeux verts.

-Qu’est-ce que je vous sers ?

Il le dévisagea un instant. Il remarqua une petite tache blanche incrustée sur l’épaule de sa veste.

-Une vodka.

Le barman ouvrit une bouteille, lui versa un verre. Il but une gorgée, puis se retourna.

Il observa la salle. Les hommes assis face à la scène semblaient fatigués. La luminosité sombre de l’endroit et la fumée volante se chargeaient d’alourdir leurs paupières. Certains ne regardaient même pas la scène. Têtes baissées face à leurs verres, ils semblaient somnoler dans leurs imperméables bruns. L’ennui se lisait sur la plupart des visages, tout comme sur celui des danseuses, qui gesticulaient sans grand entrain, semblant alourdies par le poids de leurs talons. Seuls la musique et les néons apportaient un semblant de vie en ce lieu.

Il se leva.

-Hé, monsieur, il vous faut payer ! dit le barman, en contournant précipitamment le bar pour venir se dresser devant lui.

Il le fixa à nouveau. Décidémment, ce barman semblait bien trop propre pour un endroit aussi miteux. Seule la petite tâche sur son épaule l’intriguait.

-Vous me devez cinq dollars, monsieur, ordonna le barman, d’une voix qui, semblant sévère, trahissait en réalité une certaine inquiétude.

Il enleva ses lunettes, qu’il avait gardées depuis son arrivée, et dévisagea une dernière fois le barman. Il lui sourit.


 

Partie 2

Il roulait depuis déjà plusieurs heures. Il avait quitté la ville et avançait désormais dans la périphérie. Les buildings géants et le flot continu de passants avaient laissé place à de vieilles bicoques délabrées, aux toits défoncés et à la peinture déteinte, semblant avoir été désertées par ses habitants. Au carrefour d’une rue se tenait parfois un vieil homme assis sur une chaise, le chapeau vissé sur la tête, une cigarette enfoncée au coin des lèvres. Des chiens vagabondaient sur les pavés sales des trottoirs, urinant au hasard d’un mur décrépi.

À la sortie d’un village, il déboucha sur une autoroute. Le soleil scintillait encore, haut dans le ciel. Des collines avaient surgi de ce décor plat. Elles s’élevaient le long de ces plaines vertes s’étalant autour de la route. Des nuages gris flottaient à leurs extrémités, menaçants en face de ce ciel limpide.

La fille se teignait les ongles des pieds, posés sur le tableau de bord, d’un vernis rouge vermeil, similaire à la couleur de ses lèvres. Il fixait toujours la route, loin devant lui.

L’enseigne d’une station-service apparue à l’horizon. Il ralentit le véhicule et s’arrêta sur l’aire d’autoroute. Il tourna la clé, faisant légèrement résonner le bruit métallique de l’objet dans cet air brûlant à l’odeur de gasoil.

-Il faut que je fasse le plein, déclara-t-il à la femme en ouvrant sa portière.

Il se dirigea vers la pompe, la tira, et l’enfonça dans le réservoir. La fille, toujours concentrée sur ses pieds, s’était mise à chantonner.

Une fois terminé, il reposa la pompe et se dirigea vers la station. Une quinzaine d’Harley Davidson était stationnées devant l’entrée de ce qui semblait plus ressembler à un bar-tabac qu’à une station essence. Il poussa la porte, faisant cligner la sonnette.

Les têtes se retournèrent soudainement à son entrée. Le silence se fit aussitôt. Une vingtaine d’hommes avaient désormais les yeux fixés dans les siens. Des molosses à blouson noir et crâne chauve, des lunettes noires vissées sur la tête. Des obèses en veste de cuirs sans manches, aux bras dégoulinant, recouvert de tatouages sombres. Des vieux à moustache grises, un chapeau vissé sur la tête, une veste en jean recouvrant leur corps squelettique, des bottes de cow-boys aux pieds. Tous tenaient fermement dans leur main une chope de bière. L’odeur fade de la mousse chaude et du houblon s’étaient répandues dans tout le bar. La chaleur du soleil traversait les vitres sales et embrumait la pièce d’une sorte de brouillard chaud.  Il observa le comptoir. Le patron (qui portait un badge rond où s’inscrivait en lettres dorées le mot « boss ») venait d’éteindre la radio et le fixait également. Il portait des bretelles rouges recouvrant son gros pull gris, taché de cambouis. Sa face ronde et grasse était toute rouge. Des gouttes de sueur perlaient le long de son cou. Il était chauve, imberbe, un gros nez écrasé sous deux yeux minuscules, accentuant l’air idiot qui se dégageait de ce visage. Derrière lui, un long fusil était accroché au mur, entouré par deux drapeaux américains.

Il s’avança vers le bar. Tous continuaient à le fixer. Personne ne parlait, personne ne se levait ou ne relevait sa chope. Le silence était total.

Il arriva au coin du comptoir. À sa gauche, un motard semblant bien faire deux mètres de haut enleva ses lunettes. Ses cheveux noirs gominés resplendissaient dans la pâleur de l’endroit. Il portait une bague énorme au doigt, une émeraude rouge scintillante de son poing serré.

Il regarda le patron.

-Le plein, pour la 3.

Le patron le fixait toujours. Il clignait machinalement des yeux, la sueur s’étant imbibée jusque dans ses sourcils. Il semblait, comme le reste de la salle, paralysé. Mais d’une paralysie agitée. Il glissa sa langue sur sa lèvre inférieure, rapidement, à plusieurs reprises, tournant ses petits yeux en direction de la salle, semblant chercher de l’aide.

Une mouche était entrée et volait maintenant, brisant le silence du « bzz » incessant de ses ailes en mouvements.

-Et une bière en même temps, ajouta-t-il.

Le patron ne bougeait toujours pas. Il tourna cette fois complètement sa tête, cherchant du regard un des motards accoudés au bar. Mais personne ne faisait attention à lui. Tous fixaient l’inconnu en silence, sans bouger, dans l’attente lourde d’on ne savait quoi. Le patron alors, décontenancé et isolé derrière son bar, empoigna un verre, le pencha et commença à y verser la bière, sortant lentement en petit filet jaune et mousseux. Il transpirait toujours à grosses gouttes, ses bretelles collées au gras de son menton mouillé, plus rouge qu’une brûlure. Ses yeux inquiets fixaient maintenant le liquide coulant, dans l’attente désespérée d’un quelconque événement.

Lui avait croisé ses bras sur le comptoir. La mouche bourdonnait toujours dans le silence. Il se retourna et fixa le géant du bar. Il avait remis ses lunettes et mâchait désormais un chewing-gum. Mais derrière ses verres sombres, il voyait qu’il l’observait toujours. La mouche frappait désormais ses ailes proches du colosse, accompagnant le bruit de la gomme qu’il mâchouillait de ses dents sales, ce bruit d’écrasement mou et gluant résonnant désormais lui aussi.

Le patron lui apporta enfin sa bière, en la posant devant lui. Mais il ne bougea pas. Il continuait à fixer le grand motard aux cheveux gominés. Cela dura bien 30 secondes. 30 secondes sans bouger, le regard fixé sur la paire de lunettes noires. Il n’avait pas touché sa bière. Lentement alors, le motard retira à nouveau ses lunettes, qu’il plia doucement en deux. Ses yeux, derrière ses verres noirs, s’étaient resserrés. Ils le fixaient à nouveau, éclairés par une sorte de lumière vive. La haine se lisait désormais dans ses yeux. Une haine profonde, une violence prête à exploser. Alors, lui, le fixant toujours depuis le coin du bar, se retourna, empoigna sa bière et la vida d’une traite. Il laissa retentir un soupir, lança une pièce sur le comptoir, et se retourna une dernière fois vers le motard géant, à moitié levé de son tabouret. Et alors, s’essuyant la barbe tout en le fixant, il leva son majeur bien droit, pointé face au motard. Celui-ci arrêta de mâcher son chewing-gum.


 

Partie 3

Ils s’étaient arrêtés au bord d’une petite clairière. Celle-ci débouchait à l’orée d’une petite forêt. Un mirage idyllique que cette plaine verte au milieu du désert aride.

Ils avaient fui la station essence sur les chapeaux de roues. Le géant s’était levé, suivi par tous les motards du bar. Lui avait réussi à sortir du bar, courant à toute vitesse, poursuivi par la horde de blouson noir. La fille, qui avait observé toute la scène depuis la voiture, s’était depuis plusieurs minutes déjà mise au volant, le moteur allumé, prête à partir. Elle avait accéléré au moment où il avait sauté à plat ventre sur le coffre, s’agrippant aux sièges arrière pendant que la voiture s’envolait sur cette longue route désertique.

Les motards les avaient poursuivis, mais la fille les avait maintenus au loin. Elle avait alors quitté la route et s’était enfoncée dans le bush, disant connaître l’endroit. Et en effet, quelques mètres plus loin, ils rejoignirent une route, débouchant on ne sait comment de ce désert immense, une petite route descendant en pente raide qu’ils suivirent quelques minutes, avant de déboucher sur cette clairière. Ils étaient alors sortis de la voiture, et s’avançaient maintenant en direction de la forêt.

Ce devait être la fin de l’après-midi. Le soleil commençait doucement à décliner. On voyait les premières traces rosées que le soleil avait laissées dans le ciel. Derrière les montagnes, des nuages étaient apparus, de gros nuages noirs, laissant présager un orage violent pour la soirée. L’air était lourd, chaud, poussiéreux. Des particules de sable semblaient flotter dans l’air, piquant les yeux et brûlant les poumons. Une odeur de gravier chauffé alourdissait les narines d’un écœurement intense.

-Vient, allons chercher un peu de fraîcheur dans cette forêt, lui dit-elle.

Ils s’enfoncèrent alors dans la forêt. L’air se rafraichît. Une fine buée s’élevait de la forêt. Elle semblait flotter, telle une île sur ce brouillard doux et aéré, ondoyant paisiblement dans cette eau rafraîchissante.

Ils entendirent alors des voix. Ils les suivirent, marchant toujours plus loin, traversant des arbres immenses sur lesquels des oiseaux chantaient joyeusement, des buissons d’où poussaient un peu partout des fruits de toutes sortes, des fleurs de milles couleurs aux parfums de jasmin et de lavande.

Ils débouchèrent enfin sur un petit pan terre, à côté d’une rivière, sur laquelle une trentaine d’individus se trouvaient, assis autour de la source d’eau. Ils étaient tous nus. Chacun semblait vaquer normalement à ses occupations. Tous les saluèrent. Une communauté, vivant probablement dans cette forêt, coupé du monde, isolé à l’intérieur de cette forêt en plein désert.

Un homme et une femme vinrent à leur rencontre. Ils leur prirent les mains et les emmenèrent vers le groupe. La femme portait de longs cheveux bruns. Elle avait un visage clair, limpide, d’une beauté angélique. L’homme portait une barbe immense, des cheveux noirs tombant jusqu’à ses pieds. Les deux leur souriaient, sans dire un mot cependant.

Ils remarquèrent en effet que personne ne parlait. Tous se déplaçaient en silence, se saluaient sans bruit, d’un mouvement de main, communiquant par un regard ou un geste. Seul l’eau de la rivière et le chant des oiseaux gazouillaient posément dans l’air.

Ils s’assirent au milieu de l’herbe. L’odeur fraîche de l’herbe et de la rivière les rafraîchir. L’homme et la femme, après les avoir assis, commencèrent à les déshabiller. Ils se laissèrent faire, pendant que le reste de la tribu s’était lentement assis autour d’eux. Ils se passaient un calumet, que chacun aspirait, soufflant une fumée blanche, très épaisse, à l’odeur de menthe.

Après les avoir déshabillés, l’homme et la femme vinrent rejoindre le cercle. Tous souriaient, fixant les nouveaux arrivants.

Le calumet était arrivé devant lui. Il l’empoigna et tira de longues bouffées, qu’il laissait glisser hors de sa bouche, penchant sa tête en arrière. Alors, sa vue, doucement, se brouilla. Les gens s’effacèrent lentement de son champ de vision pour ne plus être que des formes laiteuses en mouvement. Il tourna la tête et regarda la fille. Elle venait de passer le calumet à sa gauche, et déjà deux hommes, qu’il distingua grâce à leur barbe épaisse, s’approchèrent d’elle, le premier glissant sa langue sur ses belles lèvres endormies, le deuxième caressant de ses lèvres son cou blanc et fin, leurs mains descendant lentement le long de sa poitrine. Il se retourna face à la foule. Les formes blafardes semblaient s’être toutes mélangées, se roulant les unes sur les autres, s’effaçant lentement de son champ de vision dans un amas de lumière opaline. Il eut encore le temps de sentir une main caresser son entrejambe, avant de tomber en arrière, emporter par un sommeil profond.


 

Conclusion

 Ils roulaient sur cette autoroute, entourés par ce désert de sable, par ces plaines immenses et sans horizons. Les nuages avaient maintenant complètement envahi le ciel. De gros orages frappaient bruyamment le ciel, tonnant tel un coup de fusil, dont l’écho résonnait interminablement à l’intérieur de ces vallées sans fin. La pluie tombait abondamment, lourde et chaude, venant frapper l’asphalte et répandre son odeur de goudron dans l’air granulé de ce plateau. La fumée s’évaporait de ces dunes fouettées par l’eau du ciel. La luminosité claire et intense de cet après-midi d’été avait disparu, remplacée par une obscurité brumeuse, sortant de ces bourrasques d’eau inlassable.

Ils roulaient à grande vitesse. Le toit de la Cadillac était toujours baissé. La pluie venait s’écraser contre leurs visages et leurs corps. Ils étaient toujours nus. Lui, au volant, avait gardé ses lunettes de soleil. Elle, levant les bras au ciel, la tête penchée en arrière, ses cheveux mouillés ruisselant le long de son siège. Il voyait cette route interminable s’ouvrir devant lui, s’enfoncer dans la nébulosité humide de cette fin de journée d’été. Il sentait la pluie chaude et épaisse couler le long de son cou, fouetter son torse, asperger son crâne chauve et sa longue barbe. Il sentait l’air suintant s’élever, la moiteur de ce ciel sombre lui caresser le nez et la peau. Il sourit.

 

THE END

 

Tracklist:

  1. Wolfpack
  2. La Luna
  3. The Chairman’s Intent
  4. Hot Pepper (Feat. Jah Tiger & Meyhem Lauren)
  5. Bonzai
  6. Let It Rain
  7. My Right Lung
  8. TANK (Feat. Big Body Bes)
  9. Let Me Breathe
  10. 9-24-7000 (Feat. Rick Ross)
  11. The Choreographer
  12. Chop Chop Chop
  13. Durag vs Headband (Feat. Big Body Bes)