Le générique démarre, le blanc de l’image laisse apparaître une peinture et des katanas. Nous sommes au temps des samouraïs. Si on hésitait encore, le titre vient nous le confirmer : Samurai Champloo. Alors pourquoi est-ce que dans un manga qui se déroule dans le Japon médiéval, je ressens les mêmes symptômes que décrivait Shurik’n il y a 20 ans ? Ma tête bouge au rythme du boom bap qui accompagne le visuel. Ce que je suis en train d’écouter, c’est du hip-hop. Et comme avant, si j’avais encore des doutes, ceux-ci sont vite balayés par un « yeah ». Des rimes, des analogies, des jeux de mots. Je suis bel et bien en train de regarder un samouraï faire du breakdance sur du rap. Mais pourtant, à l’instar du soleil levant qui se change en vinyle, l’ambiance traditionnelle japonaise se combine parfaitement avec la musique hip-hop de Nujabes qui fait partie intégrante du charme de Samurai Champloo.
Le manga va nous faire découvrir le Japon de l’ère Edo à travers le périple de trois personnages. Il y a d’abord Mugen. Ses cheveux en bataille sont à l’image de son caractère chaotique et désordonné. Il se fout de tout, sauf de lui. Il manie le katana comme personne et pourtant, il n’a rien d’un samouraï. Par son style de combat, sa manière de se mouvoir et de parler, il est celui qui représente le côté dur du hip-hop.
Ensuite, il y a Jin. Ses cheveux sont longs et lisses. Avare en paroles, il préfère laisser parler son arme. Sa posture est droite, le maniement de son katana est académique. Il exprime rarement ses émotions. Il symboliserait plutôt la musique céleste de Nujabes.
Ces deux personnages n’ont qu’une chose en commun : ils errent. On ne sait presque rien de leur passé. Ils ne sont guidés que par le goût du combat et de l’adrénaline que cela procure. Comme ils aiment à le dire, se promener avec un katana en sa possession, c’est être prêt à affronter la mort à chaque instant et on peut facilement deviner que ces mecs, ça fait un long moment qu’ils se déplacent avec. Ils vivent au jour le jour, sans jamais être certain qu’il y aura un lendemain. Ils n’ont aucun but. C’est peut-être pour cela qu’ils vont se laisser entraîner par Fuu.
Fuu, c’est le troisième membre du groupe. Elle est jeune, elle est fragile, elle ne sait pas se battre et elle se fait tout le temps kidnapper. Mais elle a un but. Elle veut partir à la recherche du « Samouraï qui sent le tournesol » et pour cela, elle va devoir traverser tout le Japon. Elle a donc besoin de garde-du-corps qu’elle trouvera en la personne de Mugen et de Jin. Par un improbable concours de circonstances, elle va parvenir à les enrôler pour qu’ils l’aident dans sa quête. Bien qu’ils n’en aient aucune raison, ils finiront par accepter leur rôle sans trop savoir pourquoi. Peut-être sont-ils envieux d’elle. Elle qui a un objectif et qui a cette capacité à imaginer un avenir.
Samurai Champloo, c’est un voyage. Un long voyage au travers du Japon avec cette particularité que l’on aura toujours en fond, la bande-son que Nujabes a produite spécialement pour le manga. C’est comme si on traversait ces campagnes verdoyantes et pittoresques avec du hip-hop qui tourne dans ses écouteurs. La musique et les paysages sont totalement en contradiction et pourtant, ce monde nous paraît cohérent. Que ce soit les temples recouverts de graffitis ou bien, l’organisation d’un match de base-ball, les anachronismes absurdes sont une constante dans l’œuvre. Pourtant, ils ne choquent à aucun moment. Ils créent un univers complexe et attachant, celui de Samurai Champloo.
« Look, just the air around him
an aura surrounding the heir apparent
he might be a peasant but shine like grand royalty
he to the people and land, loyalty
we witness above all to hear this,
sea sickness in the ocean of wickedness
set sail to the sun set no second guessing
far east style with the spirit of wild west
the « quote-unquote » code stands the test of
time for the chosen ones to find the best of
noble minds that ever graced the face of
a hemisphere with no fear, fly over »
Cet animé, c’est une petite bombe. Y’a pas une seule fausse note, tout glisse et fonctionne de manière hyper cohérente. J’ai remarqué que tu étais un fan de hip hop donc je te conseille afro samurai. C’est moins fin, beaucoup plus violent mais la bo est signé R.Z.A du wu tang et c’est du lourd, du très lourd. En tout cas, t’as une bonne plume. J’aime bien.
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